18 Décembre 2018
La contribution de la France
La France est le deuxième contributeur au budget européen, après l'Allemagne. Si l'on tient compte des ressources propres traditionnelles versées directement au budget européen sans transiter par le budget de l'État, le montant total de la contribution française au budget européen s'élève à 21,9 milliards d'euros en 2018, soit une hausse de 7 % par rapport à 2017.
Une progression de près de 4 milliards d'euros entre 2018 et 2020
Compte tenu du plafond global de dépenses de 1 026 milliards d'euros en crédits de paiement prévu dans le cadre financier 2014-2020, les besoins en crédits de paiement seront élevés en 2019 et 2020.
Dès lors, le gouvernement prévoit une forte hausse de la contribution française, de l'ordre de 4 milliards d'euros ces trois prochaines années.
Selon l'exposé général des motifs du projet de loi de finances pour 2018, le prélèvement sur recettes européen s'élèverait à 23,3 milliards d'euros en 2019 et 24,1 milliards d'euros en 2020.
Étant donné le niveau exceptionnellement bas du prélèvement sur recettes en 2017, la somme reversée au budget européen progresserait de 35 % entre 2017 et 2020.
Budget européen rendu à la France
PAC (Politique agricole commune)
La France bénéficie d'une enveloppe de 9,1 milliards d'euros (courants) pour la période 2014/2020, contre 9,3 milliards en 2013, soit une baisse de 2%.
soit 3,85 milliards par an pour mettre en œuvre ces trois politiques.
La France percevra donc environ 13 milliards d’euros chaque année jusqu’en 2020 :
Elle versera 21,9 milliards en 2018. Puis 23,3 milliards en 2019 et 24,1 milliards en 2020…
Le solde net de la France est donc négatif (différentiel entre les versements et les recettes)
La France perdra donc 9 milliards en 2018 puis 10,3 milliards en 2019 et 11,1 milliards en 2020.
« Si l'on supprime les aides européennes, notre agriculture est morte. », entend-on souvent dans la bouche des défenseurs inconditionnels de l’UE…
Si la suppression de la PAC n'est pas d'actualité, son budget va baisser. De 2014 à 2020, le montant des aides à la France, premier bénéficiaire, est de 9,1 milliards d'euros par an, pour une production agricole de 70 milliards d'euros en 2016.
La Commission européenne propose de réduire de 5 % le budget pour 2021-2027. De quoi inquiéter dans les campagnes, d'autant que la France semble dépourvue d'alliés dans l'Union européenne pour peser dans ce débat très politique.
Depuis les annonces de la Commission, des voix s'élèvent pour contester le chiffre de 5%. En effet, celui-ci ne tient pas compte de l'inflation.
Ces coupes sont liées notamment au départ du Royaume-Uni, programmé en mars 2019. En effet, c’est pour l'UE la perte de l'un de ses principaux contributeurs.
L'exécutif européen a promis que les réductions seraient limitées à 5% pour la PAC et à 7% pour la politique de cohésion, deux politiques emblématiques de l'Union, qui concentrent environ deux tiers du budget.
Le Prince Albert de Monaco, gros propriétaire terrien dans l’Aisne, perçoit également des subventions dans le cadre de la PAC.
Le tableau ci-dessus laisse clairement apparaître que parmi les principaux bénéficiaires ne figure aucun agriculteur.
Comment s’étonner des difficultés de cette catégorie socioprofessionnelle qui se traduit par une surmortalité par suicide ? En effet, la mortalité par suicide des agriculteurs en France est 20% supérieure à celle de la population générale. La France compte un suicide d’agriculteur presque tous les deux jours, surtout des hommes de 45 à 54 ans et notamment parmi les "petits exploitants".
Si les subventions allouées dans le cadre de la PAC ne sont autres que notre argent, notre pays ne peut choisir les bénéficiaires français.
Hors de l’UE, la France pourrait redistribuer librement cette manne financière de façon plus juste et plus équilibrée en favorisant les agriculteurs qui ont le plus besoin d’être aidés. Notre pays disposerait même de réserves financières importantes puisqu’il ne perdrait pas chaque année 9 milliards de contribution nette à l’UE.