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La gazette patriote

Le bloc-notes politique de Daniel Philippot Conseiller Régional "Les Patriotes" - Hauts-de-France

Xavier Bertrand et la réforme du Code du Travail

Xavier Bertrand et la réforme du Code du Travail

Le monde politique et syndical est en ébullition depuis l’annonce de la loi de réforme du code du travail. De tous côtés, des voix s’élèvent pour dénoncer ce texte de régression sociale. En quelques jours, une pétition nationale pour le retrait du texte a obtenu 400 000 signatures.

« Facilitation des licenciements, menace de "chantage permanent" à l'emploi dans les entreprises, risque de distorsion de concurrence avec la fin des accords de branche... » entend-on à gauche.

Le texte indique que la durée maximale du travail pourra, par forfait ou négociation, excéder les 12 heures par jour, tout comme elle pourra dépasser les 48 heures par semaine, pour atteindre les 60 heures.

 

Pour l’ultra libéral Jacques Attali, c'est l'essence même de cette loi El Khomri qui est à revoir. « Le travail du XXIe, ce n'est pas le travail précaire. Ce que fait le ministre, c'est ramener les travailleurs dans une situation précaire, comme au XIXe siècle. Au XXIe siècle, la clé du travail, c'est la formation », a-t-il insisté, défendant le l'obligation de former chômeurs et salariés. « On a l'impression qu'on a photocopié un document du Medef dans certaines parties », a-t-il raillé mercredi matin sur BFMTV-RMC.

« Cette loi est trop déséquilibrée en faveur du licenciement… Elle ne créera pas d’emplois… Si j’étais parlementaire, je ne la voterais pas » a encore déclaré Jacques Attali.

 

Naturellement, Marine Le Pen a condamné ce texte, au motif qu'il précarisera l'ensemble des salariés, sans créer le moindre emploi. Elle a fustigé une vision rétrograde de l'économie, calquée sur les volontés destructrices de l'Union Européenne.

 

Pour Alain Juppé, ce texte n’est « pas très sérieux ». Selon lui, et « de l’avis général, poursuit-il, ce texte ne concerne pas vraiment les PME qui sont pourtant celles qui sont en première ligne pour la création d’emplois. Les PME sont oubliées ».

 

Chacun s’accorde à penser que ce texte est une commande du MEDEF. Rappelons-nous le Pacte de responsabilité lancé par François Hollande, les aides massives aux entreprises qui, en échange, s'engagent à embaucher... L'enveloppe, en deux ans, est chiffrée à plus de 33 milliards d'euros, notamment par l'entremise du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi). Le patron des patrons, Pierre Gattaz, enthousiaste, lance l'opération "Un million d'emplois".

« Les entreprises françaises vont créer un million d'emplois » promet le patron du MEDEF et les patrons sont invités à le faire savoir en arborant un pin's spécifique. Aujourd'hui, les pin's sont tombés aux oubliettes, de même que les emplois promis. Par contre les milliards d'aides ont fait des petits, largement redistribués en dividendes aux actionnaires. Mais le patronat français en exige toujours plus. Il entend profiter de la réforme du code du travail menée par Myriam El Khomry pour "aménager" (lire supprimer en langage patronal) les 35 heures et le CDI.

 

D'après un sondage Elabe pour BFMTV, le projet de réforme du code du travail souhaité par le gouvernement représente pour 7 Français sur 10 une menace pour les droits des salariés. Moins d'un tiers des sondés pensent qu'elle permettra de créer des emplois. Les ouvriers restent ceux qui se sentent le plus menacés (86%).

 

A part Manuel Valls et son gouvernement, peu de monde soutient vraiment ce projet de réforme du travail. A l’exception notable de Xavier Bertrand

 

Xavier Bertrand dont le slogan de campagne pour l’élection régionale était « au travail » y croit dur comme fer. Et il le dit sur France Inter : « Franchement ça va dans la bonne direction. Mais j’espère que le texte sera voté en l’état parce que j’ai un peu peur, comme bien souvent, que maintenant il soit l’objet de tripatouillages, de discussions, de bavardages, qui, en fin de compte, feront que ce texte à l’arrivée sera moins ambitieux qu’il ne l’est aujourd’hui ».

 

Est-ce cela qu'il appelait « faire de la politique autrement » ?

En prônant le retour à la politique sociale du XIXème siècle et la précarisation du monde ouvrier… aucun doute, Xavier Bertrand fait vraiment de la politique autrement… Son choix a le mérite de la clarté : il se revendique ainsi de la doite néo-libérale.

Hélas, ce n'est pas la politique qu'attendent les salariés et les chômeurs de notre pays... 

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