10 Octobre 2016
A chaque jour son lot d’annonces, de promesses et d’impostures…
Alors qu’il n’a jamais consulté le peuple durant son quinquennat, Nicolas Sarkozy annonce le 7 octobre, sur France 2, sa volonté de recourir au référendum s’il revient à l’Elysée.
En effet, depuis sa campagne de 2012, l'ancien président multiplie les idées de consultations populaires. Il aura proposé pas moins de 8 référendums !
2012, sur l’indemnisation du chômage.
2012, sur le droit des expulsions d’étrangers.
2016, sur le rétablissement du cumul des mandats
2014, sur la réduction du nombre de sièges au Parlement
2014, sur les collectivités territoriales
2016, sur la refondation de l’Europe après s’être opposé à cette idée en mai dernier
2016, sur la rétention administrative des personnes jugées dangereuses
2016, sur la suspension du regroupement familial
Afin de faire valider la suspension du regroupement familial et la mise en rétention administrative des personnes fichées « S », Nicolas Sarkozy envisage d’organiser deux référendums lors du second tour des législatives de juin 2017 dans la foulée de l’élection présidentielle.
« Je solliciterai l’avis des Français par référendum, parce que ça sera à vous de décider et à personne d’autre »
Là encore, l’ex-président se comporte telle la girouette. En mars 2007, dans un entretien à l’Express, le candidat Sarkozy se montrait opposé à l’idée d’utiliser cet instrument de démocratie directe. « Croyez-vous que, si je suis élu, je vais aussitôt dire aux Français : “Excusez-moi, j’ai besoin de vous demander votre avis sur un autre sujet ?” ».
Il voyait dans cette volonté de consulter le peuple « la fin de la politique qui prend ses responsabilités (…) et la forme ultime de la démagogie ».
Cinq ans plus tard, changement de pied complet : à partir de la campagne de 2012, Nicolas Sarkozy promet d’en généraliser la pratique.
En 2016, il raille ceux « qui s’étranglent d’indignation à l’idée que l’on puisse solliciter directement le peuple ». Avant d’affirmer : « Je ne suis décidément pas des leurs. » Ce fut pourtant le cas dans le passé.
Quelle crédibilité accorder à Nicolas Sarkozy qui fit annuler le référendum de 2005 sur la constitution européenne pour le remplacer par le traité de Lisbonne adopté par voie parlementaire en 2008 ?
« C’est de l’enfumage », lui répond François Fillon. En effet, les annonces de référendums par Sarkozy apparaissent pour ce qu’elles sont : du comique de répétition.