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La gazette patriote

Le bloc-notes politique de Daniel Philippot Conseiller Régional "Les Patriotes" - Hauts-de-France

Rassemblement National : l’assurance-vie des européistes

Rassemblement National : l’assurance-vie des européistes

Durant les quelques 6 mois qui ont suivi le mémorable débat du second tour de la présidentielle, le FN rebaptisé RN est resté volontairement flou sur son changement de ligne. Comme s’il avait honte de dire qu’il renonçait à quitter l’UE et à abandonner l’euro.

Sommés d’être clairs sur leur nouveau programme, les responsables de ce parti ont fini par reconnaître l’évidence : le RN veut reste dans l’UE et conserve l’euro. Comme les partis du « système » qu’il dénonçait il n’y a pas si longtemps.

 

« Les Français ne veulent pas sortir de l’euro » nous disent-ils maintenant. Mais, comment peuvent-ils le savoir puisque la question ne leur a jamais été posée et qu’elle n’a jamais fait l’objet d’un débat. Rappelons-nous que 3 mois avant le référendum de 2005 sur la constitution européenne, les sondages indiquaient une large victoire du OUI. Il aura suffi d’un débat de quelques semaines pour que les Français se prononcent à 55% pour le NON…

 

« Nous voulons changer l’UE de l’intérieur », tel est le nouveau leitmotiv du RN… A l’approche des élections, le « nous VOULONS changer l’UE » s’est transformé en « nous ALLONS changer l’UE ». Comment ? Rien de plus simple pour les bateleurs du RN…

 

 « Les choses ont changé, maintenant nos alliés sont partout au pouvoir en Europe. Et le 26 mai, nous pourrons pour la première fois constituer un grand groupe majoritaire pour enfin changer l’Union européenne de l’intérieur ». (Marine Le Pen - 11 mai 2019 - LCI)

La présidente du RN détaillait même le mode d’emploi…

En premier lieu, il s'agira de retirer « l'intégralité de ses pouvoirs » à la Commission européenne, qui « n'a aucune légitimité », et de « renégocier les traités ». 

 

Durant la campagne, rares sont les médias qui osent demander des éclaircissements sur la faisabilité d’un tel projet. Les journalistes se montrent bienveillants à l’égard du RN. Ils se refusent d’aller sur le fond des enjeux européens. Ils se contentent de faire monter le duo LREM / RN. Ils appliquent à la lettre la stratégie du président de la République qui consiste à faire du RN son adversaire principal pour mieux éliminer les autres concurrents et ainsi assurer la réélection dans un fauteuil d’Emmanuel Macron en 2022. 

 

Ceux qui tentent de faire entendre une voix dissonante sont inaudibles et n’intéressent pas les médias. 

« Marine Le Pen, avec son plan qui consiste à dire‘'je vais changer les choses de l'intérieur avec mes amis'’, vend à mon avis quelque chose qui n'est possible ni arithmétiquement ni politiquement », analyse au micro d'Europe 1 le politologue Jean-Yves Camus.

 

Les « petits » candidats ne sont pas davantage entendus. L’important, c’est le buzz médiatique. Le peuple veut du spectacle ? Il l’aura. Qui de Macron ou Le Pen terrassera l’autre ? Les médias s’emploient à ménager le suspense… Bien relayée par les éditorialistes, la stratégie présidentielle fonctionne à merveille.

 

Chaque camp maintient la pression. Chaque jour, le président Macron évoque le chaos si le RN l’emporte. Pour Marine Le Pen, cette élection sera un référendum « pour ou contre Macron ».

Le slogan devient « Macron démission ». Conscient d’aller un peu trop vite en besogne, le RN se ravise. Si le RN arrive en tête, « Emmanuel Macron ne pourra pas poursuivre sa politique et il devra dissoudre l’assemblée nationale ».

 

Les élections ont eu lieu. Marine Le Pen a gagné son pari : elle a battu Emmanuel Macron dans les urnes lors de ces européennes avec 205 000 voix d'avance. 

Mais au fond, qu'est-ce que ça change ? 

 

Sur le plan intérieur, le Président n’a pas démissionné. Il n’a pas dissout l’Assemblée nationale. Pire, il a clairement annoncé qu’il ne change pas de cap. Il poursuit sa politique comme s’il ne s’était rien passé.

 

Marine Le Pen le reconnaît et l’écrit à ses adhérents… 

 

Extraits :

 

 

 

DANGER : MACRON PASSE A L'ACTE II DE SON MANDAT ! 

 

 

 

Cette semaine, par la voix de son Premier ministre, Emmanuel Macron a exprimé sa volonté de "maintenir le cap" coûte que coûte. Lors de l'élection européenne, les Français ont pourtant très clairement exigé un changement radical de politique. Il n'en sera rien : Emmanuel Macron en a souverainement et solitairement décidé autrement. 

 

Les Français réclament la justice sociale ? Emmanuel Macron va dépecer l'indemnisation chômage et les retraites.

Les Français veulent vivre en sécurité et en bonne santé ? Emmanuel Macron maintient une politique d'immigration massive et de libre-échange avec le monde entier.

 

 

En écrivant ces lignes aux adhérents, le Rassemblement National admet que sa première place aux Européennes est une victoire en trompe-l’œil. Une fois encore, les cadres du RN se sont trompés ou plutôt, ils ont trompé sciemment leurs électeurs afin de s’octroyer une belle rente électorale. 

 

Quant à « changer l’UE de l’intérieur », les cadres du RN savaient évidemment que ce serait impossible. Faisant fi des traités, Jordan Bardella n’avait comme seul argument : « Vous, vous êtes pessimiste... Moi, je suis optimiste ». Quel argument ! Ce discours mensonger n’a été tenu que dans le seul but de tromper les électeurs afin d’obtenir de bonnes places sonnantes et trébuchantes… 

 

Avec un score inférieur à celui de 2014, le RN ne franchit pas un nouveau palier, et en Europe, son groupe restera largement minoritaire.

 

Tous les journaux ont pu titrer : 

 

« Européennes : Le RN échoue à constituer un "super groupe" nationaliste à Bruxelles ».

Le "super groupe" que Marine Le Pen avait appelé de ses vœux pendant la campagne devient pour l'instant la cinquième force au Parlement européen, derrière le PPE (droite, 179 eurodéputés), les sociaux démocrates (153), Renew Europe (nouveau nom du parti centriste où siègent les partisans du président français Emmanuel Macron, 106) et les Verts-ALE (75). Il deviendra le quatrième groupe une fois que le Brexit aura eu lieu.

Autre déconvenue pour Marine Le Pen qui doit céder la présidence de son groupe aux Italiens dont la délégation est supérieure à celle du RN. 

 

Les élus du RN se font beaucoup plus discrets depuis les élections. On ne les entend plus dire qu’ils vont changer l’UE de l’intérieur.

En effet, même en additionnant les effectifs des 3 groupes eurosceptiques (ENL, ECR et EFDD), cela ne leur permettra pas de réformer les traités ou même de bloquer la moindre réforme.   

 

Si le RN peut se targuer d’avoir remporté les élections, ses militants et sympathisants sont les grands perdants de cette victoire en trompe-l’œil. 

Le parti leur a laissé entrevoir un grand changement en France et en Europe. En réalité, Ils continueront de subir la politique d’austérité et d’injustice, la concurrence déloyale du travail détaché, la désindustrialisation du pays, le saccage des services publics, l’allongement de la durée du travail, l’immigration massive…etc. 

En plus d’être trompés et trahis, en « bonus », les électeurs du RN auront droit à 5 années supplémentaires de Macron. 

La stratégie présidentielle a pleinement réussi : en la choisissant comme adversaire principale, Emmanuel Macron fait de Marine Le Pen sa meilleure assurance-vie pour être réélu en 2022.

 

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